Doyenné de Carentoir

La vie de Saint Marcoul selon Albert Le Grand

Ouvrage : Les vies des saints de la Bretagne Armorique
Chapitre : La vie de saint Marcoul
Auteur : Albert Le Grand
(première édition de 1637)
Édition : Cinquième édition, dite des trois chanoines, chez J. Salaün, Quimper, 1901
pages 727 à 732

LA VIE DE SAINT MARCOUL,

Abbé et Confesseur, Patron de la Paroisse de Carantoy, en l'Evesché de Vennes, le 1. jour de May.

 

Ce n'est pas une petite gloire à la Ville de Bayeux en Normandie, de pouvoir se venter que saint Marcoul luy est redevable de sa naissance, & qu'elle a veu toute la premiere le levant de ses rares vertus ; mais aussi la Bretagne a un grand sujet de publier hautement, qu'elle en a veu le midy comme la plus belle partie de sa carrière, & le temps le plus propre pour l'esclairer de ses vertus, l'eschauffer des flammes de sa charité, & l'arrouser de ses sueurs. Saint Marcoul, donc, estoit natif de la ville de Bayeux, d'une famille que l'antiquité de la Noblesse rendoit Illustre. Tous les avantages que la nature lui offroit, & dont il pouvoit jouïr, comme des appanages, que luy presentoit sa grande extraction estoient des motifs puissans pour luy enfler le courage, & le faire entrer en quelque haute estime de luy-mesme ; mais tout cela quoy qu'éclatant aux yeux du monde, ne fut pas capable de faire impression sur son esprit. La Vertu estoit un objet bien plus charmant pour son Ame ; c'est pourquoy incontinent qu'il eut atteint l'âge de discretion, il jugea qu'il estoit raisonnable, qu'il employast toutes les heures de sa vie au service de son Dieu, puisqu'il la tenoit totalement de luy. Tout son employ estoit de recevoir les Pelerins, servir les étrangers, consoler les affligez, & faire ressentir aux pauvres la douceur de ses charitez.

II. L'austerité de sa vie estoit admirable, car ses jeûnes estoient quasi continuels, son abstinence extraordinaire, l'Oraison estoit son employ, & les veilles son repos. Son zele croissant avec l'âge & desirant travailler au salut des Ames, non seulement par ses prieres & bons exemples, mais aussi par les prédications de l'Evangile, il resolut de prendre les Ordres Sacrez. C'est pourquoy, après avoir soigneusement recommandé cét affaire à Dieu, il s'achemina vers saint Possesseur, qui estoit pour lors le quatrième Evêque de Constances en Normandie, & lui ayant déclaré son dessein, il receut l'Ordre de Prestrise, par l'imposition des mains de ce saint Evesque qui approuva son zele, & loüa hautement son dessein. Se voyant elevé à la haute dignité du Sacerdoce, il s'employa infatigablement à l'exercice de sa charge ; il parcourut la Normandie & autres Pays circonvoisins pour y planter la semence du S. Evangile, & en fin d'arracher des cœurs les vices & les pechez qui les rendoient si abominables aux yeux de Dieu. Il ne se donne aucune relasche, ny en sa mission, ny en ses austeritez ; & il est impossible qu'il puisse subsister plus long-temps, s'il ne donne quelque repos à son corps.

III. Dieu voulut luy-mesme mettre des bornes à son travail, & limiter sa penitence. C'est pourquoy un Ange est député vers luy, pour luy donner avis de moderer un peu ses fatigues ; & que comme il est necessaire, qu'il persevere dans la vocation où Dieu l'a appellé, il est aussi expedient qu'il conserve ses forces, ce qu'il ne peut faire s'il ne se donne quelque peu de repos. Davantage que pour conduire à une heureuse fin, le dessein qu'il avait de fonder des Convents, & de bastir des Monasteres pour ses Religieux, il falloit qu'il allast trouver sa Majesté trés-Chrestienne, qui pour lors séjournoit à Metz, laquelle ayans appris ses desseins, luy aideroit de sa Munificence Royale, & lui assigneroit un lieu pour bastir un Convent, où il pourroit vivre en solitude, à la façon des anciens Reclus. Estant instruit de cette bonne nouvelle, il prend le chemin vers la Champagne, mene avec soy deux de ses Religieux, qu'il connoissoit d'une vie exemplaire ; & afin de surmonter plûstot, & plus facilement la difficulté, & la longueur du chemin, il prit un petit asne pour le porter. Incontinent qu'il fut arrivé à Metz, où estoit la Cour de Childebert, il alla droit à l'Eglise, où il rencontra le Roy.

IV. Il y avoit long-temps que sa Majesté tres-Chrestienne avoit entendu parler de ce Saint, aussi le receut-elle avec toute sorte de respect & de douceur ; elle parla avec luy familierement, & voyant que le brillant de ses vertus estoit tout autre qu'elle n'avoit entendu, elle le pria d'interceder pour plusieurs pauvres demoniacles, qui estoient là presens. Le Saint meu de compassion de leur misere & aussi pour obeïr à la priere du Roy, se prosterna en terre, & fit sa priere à la Divine Majesté, afin qu'il luy plust accorder la santé tant desirée à ces pauvres miserables, & les delivrer de la tyrannique puissance de ces demons, qui avoient tellement agité ces pauvres corps, que n'en pouvans plus ils estoient renversez sur le pavé de cette Eglise, nageans dans leur sang. Il n'y avoit conduit en tout leur corps, par lequel ils ne jettassent le sang. S. Marcoul se levant de son Oraison, fit le signe de la Croix sur eux, & ils se trouverent heureusement libres, à leur grand contentement, & à l'admiration du Roy, & de tous les assistans, qui voyans tant de vertu en un homme, donnerent mille actions de graces à Dieu, qui en estoit l'Autheur.

V. Le Saint presenta sa requeste à sa Majesté, pour obtenir permission de bastir un Monastere dans les terres de son obéissance ; le Roy bien aise de joüir de la presence d'un si grand Saint, & desireux de le retenir en ses terres, & de l'obliger à prier pour luy, & pour toutes les nécessitez de son Royaume, luy donna, & à ses successeurs, tout le Parc ou place de Nantueil , où pour lors se faisoit la recepte generale des Finances de Normandie pour sa Majesté. Là il luy fit bastir un Convent à ses propres frais, & l'y etablit avec ses Religieux. Ils y passerent quelque temps, menans une vie plus Angelique qu'humaine ; mais ce saint Homme, desireux d'une vie plus austere & plus solitaire, monta sur mer, à dessein de demeurer en quelque petite Isle, où il vivroit éloigné de toute conversation humaine estant seulement present aux yeux de Dieu. Il aborda à ce dessein en une petite Isle, à la coste de Normandie, où il fut quelque temps (1). La rude penitence, & les abstinences qu'il exerça en ce lieu, sont plûtost à admirer qu'à imiter. Satan envieux de l'honneur, que ce serviteur de Dieu rendoit à sa Majesté adorable, & jaloux des Couronnes qu'il se moissonnoit pour l'Eternité, resolut de luy livrer une sanglante guerre, & de le battre avec les armes, qui sembloient le pouvoir surmonter d'autant plus facilement, qu'ils portoient en apparence les livrées de la Charité.

VI. Le diable s'apparoist à luy, ayant pris la forme d'une femme, qui se disoit seule échappée du naufrage, & qui estoit encore en grand peril, s'il n'avoit compassion d'elle ; elle luy fist un grand recit de la perte de son mary, & de toute la flotte, qui (à son dire) avoit miserablement peri dans les flots de la mer. S. Marcoul benist du pain, & le lui presenta, l'exhortant au nom de JESUS-CHRIST, de luy dire qui elle estoit. Alors ce demon déguisé disparut, faisant un cry effroyable ; et laissant ainsi la victoire au soldat de JESUS-CHRIST, qui luy en rendit mille actions de graces. La solemnité de Pasques qui estoit prochaine, l'obligea de se retirer en son Convent, & de quitter ce quartier-là.

VII. Ce grand Saint toûjours desireux du salut des Ames, ne voulut pas priver la Bretagne de ses faveurs, il resolut de la visiter, & pour en executer le dessein, il prit le chemin vers ce Pays, & aborda en une petite Isle, que les habitans nommaient Agna ou Agnaille, laquelle n'estoit pas beaucoup habitée (2). Il avoit mené avec luy un compagnon, avec lequel comme il voyageoit par ce Pays, ils firent la rencontre d'un saint Religieux Hermite, qui se nommoit Ilite, qui leur raconta un grand nombre de tentations & illusions dont il avoit esté attaqué, & desquelles neanmoins il se voyoit victorieux. Il leur dit aussi comme il avoit decouvert les ruses du demon, & triomphé de ses finesses. Ils remercierent tous ensemble Dieu qui avoit permis ces combats, & donné ces victoires. Pendant qu'il restoit en ce Pays, toûjours dans l'austerité, toujours prêt de secourir tout le monde, qui avoit recours à lui ; voicy qu'une troupe de Saxons, & de pirates Anglois y abordent à dessein de piller ce Pays, & exercer toute rigueur envers les habitans. Ces pauvres gens tout effrayez, & se voyant incapables de soustenir leur effort, & de resister à leur violence ; de plus connoissant S. Marcoul comme un azyle où toutes sortes de personnes trouvaient de la consolation, ils eurent recours à luy & le prierent de le secourir en un peril si present. Le Saint les consola, les encouragea & les conseilla de combattre, & d'avoir bonne esperance que Dieu qui donne & oste les victoires, leur serait propice. Ce peuple va au combat, & S. Marcoul, comme un autre Moyse se prosterna à genoux, & levant les mains au Ciel, pria pour l'heureux succez de leurs Armes. A la mesme heure (chose merveilleuse) le Ciel prit les armes à sa priere, & une tempête furieuse s'éleva, qui combattant pour & avec ces pauvres habitans, défit entierement cette flotte ennemie. Après la victoire, ce peuple qui avoit imploré le secours de ce Saint, ayant experimenté l'effet de ses prieres, & reconnaissant l'obligation qu'ils luy avoient, le vint trouver, pour jetter tous leurs lauriers à ses pieds, & luy rendre grâces de la bonté qu'il avoit euë pour eux. Ils le trouverent encore les genoux en terre, prosterné devant la Majesté Souveraine de son Dieu, où il continuoit son Oraison.

VIII. Enfin ayant passé là quelque espace de temps, faisant du bien à tous, & ayant jetté la semence de l'Evangile en cette terre, après l'avoir arrousée de ses larmes, le devoir de sa charge le rappella à Nantueil, il s'y achemina, après avoir fait bastir grand nombre de Monasteres ; & comme il n'arrivoit dans aucun lieu, sans y laisser quelque marque de sa bonté, un Gentil-homme nommé Gérard, le vint trouver sur le chemin, luy amenant son fils qui avoit esté mordu d'un chien enragé, afin que par ses prieres & merites, il pût recouvrer sa santé ; l'enfant toucha les mains du Saint & il se trouva guery. Il fit plusieurs autres miracles en Bretagne. Continuant son chemin il arriva à Nantueil, où à cause des merveilles que Dieu operoit par son intercession, il fut visité des gens de bien, & la saincteté de sa vie en attiroit une si grande quantité à prendre l'habit de Religieux en tous ses Monasteres, que n'ayant de quoy suffisamment pour fournir à leur nourriture & entretien, il se vid obligé d'avoir encore une fois recours à la Munificence du Roy. Comme il estoit par le chemin, proche Pontoise, il se reposa un peu, & s'endormit sur le bord de la riviere d'Oyse. Le Roy Childebert estoit à la chasse aux environs, & comme les Venneurs poursuivoient un lièvre, ce pauvre animal vint se réfugier sous les habits du Saint. Les chiens le poursuivoient, qui n'oserent approcher, mais voyant leur proye hors de leur pouvoir, faisoient grand bruit par leur glapissement. Un courtizan arrivant là-dessus, contraignit le Saint par ses importunitez de le laisser aller ; mais les chiens qui estoient impatients de leur proye, n'oserent la poursuivre, la voyans en liberté, & le Gentil-homme qui avoit descendu de cheval, pour obliger le Saint d'envoyer ce pauvre animal fugitif, se fit une telle playe en remontant sur son cheval, que la douleur le fit tomber pasmé sur la place. Les autres cavaliers mirent incontinent le pied à terre pour le soûlager, mais tout leur service fut bien peu utile à ce pauvre patient, jusques à ce que s'humiliant devant ce bon Abbé, ils le prierent d'avoir compassion de leur misere. Le Saint fit le signe de la Croix sur la playe, qui se trouva miraculeusement guerie. Le Roy averty de tout ce qui s'estoit passé vint au devant de luy à pied pour le recevoir ; & luy ayant témoigné tout ce qu'une Majesté trés-chrestienne devoit faire en cette rencontre ; il le conduisit en son Louvre, pour luy accorder tout ce qu'il luy demanderoit.

IX. Il dota tous ses Convents, en quelque endroit qu'ils fussent, luy donna à luy & à ses successeurs, tout le revenu des villes prochaines de ses Monasteres, & tout ce qui dependoit en ces lieux-là, du Domaine ou Fisque Royal. Ce bon Abbé tout joyeux des presens de son Roy, l'asseura de ses prieres, & de celles de ses Religieux, & après luy avoir rendu action de grâces, prit congé de luy, & retourna en Normandie, où il passa quelque temps en l'exercice de toutes sortes de vertus. Enfin, après avoir multiplié de tout son possible les talents, que Dieu luy avoit donnez, le temps arriva auquel il luy en fallut aller rendre compte, & recevoir la recompense des grands travaux qu'il avoit essayez au service de son Dieu. Voyant donc que ses forces diminuoient, & que l'heure de son trespas approchoit, il fit assembler tous ses Religieux, qui estoient dans tous les Convents qu'il avoit fait bastir, il leur fit plusieurs belles remonstrances, leur laissa l'exercice de toutes sortes de vertus par testament, comme le plus riche tresor qu'il eust possédé en ce monde, & leur donnant sa benediction & le baiser de paix, prit congé d'eux. Puis en recommandant son Ame à son Createur, il quitta cette vie mortelle, pour en commencer une immortelle, le premier jour de May environ l'an de grace 670.

X. Ses Miracles, & le secours ordinaire dont Dieu favorise tous ceux qui avec une vive foy, ont recours à son Saint, particulierement pour obtenir la guérison des escroüelles, ont tant donné de dévotion à la Foy des catholiques, que les Religieux de Corberi en Laonnois, (où reposent ses saintes reliques) ont de tout temps immemorial entretenu une neufvaine, au nom de ce Saint qui est un voyage qu'il faut faire avec observation de grandes & saintes ceremonies, par l'espace de neuf jours, avec d'autres singularitez de devotion. L'experience nous fait voir la grande puissance de saint Marcoul en la guerison des escroüelles, par l'attouchement du Roy trés-Chrétien qui y fait sa neufvaine, afin d'obtenir de Dieu par les merites de ce Saint le pouvoir de guerir de cette sorte de maladie. Or, pour y proceder, il se sert de cette ceremonie que j'ay bien voulu inserer en ce lieu pour satisfaire à la dévotion & curiosité de plusieurs. Le malade se présente au Roy, qui le touche avec la main dextre, depuis le front jusques au menton, disant ces paroles : DIEU TE GUARISSE, puis parachevant cette façon de toucher, en forme de Croix, il conduit sa main depuis l'une joüe jusques à l'autre, prononçant ces autres paroles : LE ROY TE TOUCHE. Après quoy sa majesté fait le signe de la Croix sur le chef du malade, qui incontinent se retire.

XI. Le Corps de S. Marcoul a esté transporté en beaucoup de Villes, en partie par devotion, en partie aussi pour eviter le pillage d'aucuns lieux, & en quelque endroit qu'il se soit trouvé, il a toûjours esté admirable, particulierement en la guerison des escroüelles ; quoy qu'il n'aye pas esté moins puissant pour toutes sortes d'autres infirmitez. A Peronne, dans l'église de S. Jean-Baptiste, une jeune fille sourde et muette de naissance se trouva guerie, après qu'elle eut veillé une nuit proche la châsse du Saint. En la mesme église une pauvre femme privée de l'usage de tous ses membres, recouvra sa santé ; ce miracle fut mesme divulgé par le moyen des cloches de la mesme église, qui sonnerent toutes seules environ l'heure de midy, que le monde estoit retiré pour prendre sa réfection ; ce signal fit assembler un grand concours de peuple, qui furent temoins de ce miracle. Un peu après les mesmes cloches se firent encore entendre de la mesme façon, on retourna à l'église, où on trouva plusieurs malades qui s'estoient assemblez de plusieurs lieües au recit de tant de miracles, qui tous estoient sains, & rendoient graces àDieu de se voir libres de leurs infirmitez ; entre autres il y avait une femme aveugle, & une autre paralytique, qui fut guerie à la porte de l'église. Une autre fois deux autres malades furent gueris, l'ouye fut redonnée à un enfant sourd. Une femme infirme & son fils perclus de tous ses membres se trouverent dispos, & le demon quitta le corps d'un possedé. Un autre homme qui ne pouvoit cheminer qu'à l'aide de deux anilles, recouvra sa premiere santé.

XII. Enfin après que son Corps eut esté transporté en plusieurs lieux, il fut rapporté & remis reposer en son Monastere de Corberi, où il est à présent fort honoré par les Miracles qui y sont arrivez, & y arrivent encore tous les jours (3). La Bretagne reconnaissant les grandes obligations qu'elle luy a, & experimentant ses faveurs en ses necessitez, luy porte une singuliere devotion & erige plusieurs autels & églises à Dieu sous l'invocation de S. Marcoul, & particulierement la paroisse de Carantoy l'a choisi pour son patron & celebre sa Feste le premier jour de may, où il y a un grand concours de Peuple de toutes les paroisses voisines.

L'Histoire de sa vie a esté recueillie par Mre. Julien Nicole, Prestre, de Monsieur Benoist Docteur, Monsieur Gazet et plusieurs autres.


(1) L'auteur ne nomme pas cette île, mais elle est désignée plus loin dans la Vie de saint Hélier ; ce serait Gersay, c'est-à-dire Jersey. – A.-M. T.

(2) S. Marcoul séjourna-t-il successivement dans deux îles, l'une anglo-normande, l'autre bretonne? M. Guillotin de Corson, citant le P. Le Large, insinue que ces deux séjours n'en font qu'un, et que c'est la Bretagne qui posseda le saint abbé. « Ce fut a Cesambre, et non pas a Jersey, que vécut quelque temps saint Marcoulf, le contemporain et l'ami du martyr saint Hélier. » Césambre est une île qui se dresse très pittoresquement en face de Saint-Malo. – A.-M. T.

(3) La première translation des reliques de saint Marcoulf fut faite peu d'années après sa mort par saint Ouen, archevêque de Rouen, à la priere d'Hervin, abbé de Nanteuil. Plus tard une partie de ses restes avec les corps de ses deux amis saint Domard et saint Criou fut transportée à Notre-Dame de Mantes (diocèse de Chartres). Quant aux reliques demeurées les plus célèbres, en raison de l'usage où étaient les rois de France d'aller les visiter à Corbeny (diocèse de Laon) dans les jours qui suivaient leur sacre, elles furent sauvées en1793 par un chrétien dévoue appelé Pierre Dubois. Elles ont été reconnues par Mgr Le Blanc de Beaulieu, et déposées dans une nouvelle châsse en1835 par Mgr de Simony, tous deux évêques de Soissons (Hist. du Pèlerinage de saint Marcou, de Corbeny, par l'abbé Blat).